Russie : Une zone franche en Crimée

Russie : Une zone franche en Crimée

mai 25, 2014 Non Par Paula

Nous nous efforçons, dans ces pages de garder un ton mesuré et privilégions l’information factuelle à l’invective et à la polémique.

Nous nous autorisons cependant quelques opinions personnelles, ainsi que des réflexions prospectives. Deux faits d’actualité viennent de confirmer ce que nous écrivions il y a un an.

Dans un billet consacré au devenir de l’offshore, nous envisagions que la Russie pourrait bien devenir le prochain paradis offshore.

Les récents développements en Ukraine, dont il n’est pas question ici sur le fond, démontre qu’une telle option est retenue par le président Poutine.

En effet, celui-ci a annoncé, après l’annexion de la Crimée, région historiquement russe, vouloir en relancer le développement économique en en faisant une vaste zone franche, qui pourrait d’une part être consacrée au jeu, et d’autre part bénéficier d’une fiscalité réduite pour les autres activités, un peu sur le modèle du Nevada.

Si une part de provocation au moment où l’Ouest annonçait des sanctions contre la Russie n’est pas exclu, cela démontre au moins que l’idée fait son chemin dans l’esprit des dirigeants russes.

Nous rapportions aussi l’incroyable décision de l’ancien premier ministre luxembourgeois Juncker de renoncer au prélèvement libératoire au profit de l’échange d’informations.

Si depuis les réactions des banques, fortement menacées, a été très diverse, de l’anticipation et l’amplification même de la directive pour certaines, qui procèdent à des fermetures de comptes massives, à la recherche de solutions créatives pour d’autres (que nous ne dévoilerons pas ici pour ne pas mettre ces trop rares établissements décidés à résister au mouchardage généralisé dans l’embarras), les motivations de cette décision sont éclairées d’un jour nouveau par l’actualité récente.

Premier ministre depuis 1995, il subissait, au bout de 18 ans, une usure prévisible : les élections de décembre 2013 ont porté son rival libéral Xavier Bettel au pouvoir.

Il était par ailleurs candidat prévisible à la présidence de la Commission Européenne, poste qu’il vient d’obtenir en 2014. De la à lier les deux éléments, et à envisager que le plat de lentilles pour lequel il a vendu le secret bancaire est son destin personnel, il y a pas que nous franchirons sans hésiter : le soutien de l’Allemagne était à ce prix.

Comme, de plus, le secteur financier emploie peu de luxembourgeois, le pari est que les éventuelles pertes d’emploi toucheront en priorité des non nationaux, qui ne votent pas…

Autrement dit sans dommage irrémédiable pour son parti. En tous cas, la Commission Juncker semble partie sur des bases pour le moins douteuses.